Nos actions
Les ateliers s’attachent essentiellement aux textes de pratique quotidienne (formulaires, textes-clés dans tous les domaines de l’éducation, de la santé, de la citoyenneté) et impliquent à la fois des linguistes et les personnes concernées.
Ils ont pour objectif de traduire du français en diverses langues – bengali, amharique, arabe oriental, romani, chinois, grec et wolof dans un premier temps – certains formulaires ou textes de l’administration française (Sécurité Sociale, OFPRA, Allocations familiales, etc.). L’accent est mis sur les mots difficiles à traduire, car très liés à la fois au système bureaucratique français et aux valeurs de la République. La démarche est celle des « intraduisibles », proposée dans Le Vocabulaire européen des philosophies – Dictionnaire des intraduisibles (dir. B. Cassin, Paris, Seuil-Robert, 1994), et reprise dans Les Intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne (dir. B. Cassin et D. Wozny, Paris, Démopolis, 2014).
Il s’agit de mesurer les écarts entre les mots-clefs, sésames des administrations françaises, et les terminologies en vigueur dans les pays d’origine des participants, de pointer les incompréhensions, les différences et leurs causes, de noter les pertes et les gains liés au processus de traduction et d’interprétation.
Le Glossaire de la bureaucratie française
Comment chaque formulaire est-il lié à une histoire, à des valeurs, à des représentations politiques et sociales qui ont fondé notre bureaucratie ? Poser la question est un premier pas vers l’« intégration » et, en retour, permet aux Français de mieux réfléchir aux fondements de leur bureaucratie et à ses nécessaires évolutions.
Les mots étudiés lors de l’atelier seront rassemblés en un Glossaire de la bureaucratie française : traduction du mot dans les langues retenues, assortie des éléments de contexte nécessaires à la compréhension des écarts ou points de rencontre culturels. Le texte fera l’objet d’une édition papier et d’une application numérique pour téléphone mobile.
La banque-musée
Témoin d’une histoire de vie que l’on fait entendre, signe d’une identité, pont entre la « vie d’avant » et celle d’aujourd’hui, l’objet, même sans valeur marchande, a une valeur symbolique que les Maisons de la Sagesse exploiteront au sein d’une banque d’objets et de récits.
Cette initiative originale s’inspire des « banques culturelles » d’Afrique de l’Ouest, tout en s’efforçant d’en adapter le modèle aux réalités françaises.
La banque d’objets et de récits des Maisons de la Sagesse, à fonction muséale mais coorganisée avec les prêteurs afin de valoriser leurs parcours de vie, comportera un espace d’exposition qui fera place à l’histoire des objets, racontée par leurs propriétaires. Chaque dépôt ouvrira à ces derniers l’obtention d’un micro-crédit pour de petites initiatives génératrices de revenus, à l’image de l’expérience-pilote lancée à Marseille en collaboration étroite avec l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique). Candidats à la création d’entreprise, les participants y trouveront, pour un temps à définir, un espace dédié, des conseils juridiques, financiers, des compléments de formation à la comptabilité, à la gestion, à la promotion. Ils bénéficieront des services des ateliers de traduction
Les intraduisibles des trois monothéismes
Ce travail au long cours est le produit de rencontres scientifiques pour lesquelles la Maison de la Sagesse de Marseille, au carrefour des cultures de la Méditerranée, constitue le meilleur des cadres.
Un tel Dictionnaire a pour point de départ, non des valeurs éthico-religieuses dont on voudrait établir la concordance ou l’hétérogénéité, mais les textes des trois religions abrahamiques eux-mêmes, dans leurs langues et dans leurs mots. Ce corpus, les textes, et cet angle d’attaque, les langues, s’imposent d’autant plus que chacun des trois livres s’affirme, de manière très différente, comme « révélé » dans un lien plus ou moins organique avec une langue, et susceptible ou non de traduction.
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